Après plus de 70 années dévouées à informer plusieurs générations de lecteurs, le Journal de l’Île de La Réunion, pionnier de la presse écrite réunionnaise disparait brutalement.
Dans le triste sillage du « Réunionnais » en 1996 et de « Témoignage » en 2013, le JIR est le troisième journal papier à mourir, privant ainsi les Réunionnaises et les Réunionnais de la garantie de pouvoir bénéficier d’une offre de presse écrite pluraliste, sans discrimination d’opinions.
A l’image de notre savoir vivre ensemble, fondé sur la diversité et la tolérance, cette pluralité de la presse écrite, et plus généralement des médias, participe à l’équilibre fondateur de notre société démocratique.
Une situation dans laquelle ne paraîtrait durablement qu’un seul journal papier est inenvisageable car elle priverait la population du droit à une information alternative, ce qui s’avèrerait particulièrement inquiétant.
Dans l’Hexagone, la presse régionale et nationale existe ou survit grâce à des soutiens financiers très importants de l’Etat.
Compte tenu de l’éloignement géographique de La Réunion, notre population est privée de l’accès aux nombreux titres de la presse quotidienne disponibles à l’échelle nationale.
Dans ces conditions, il est de la responsabilité de L’Etat d’adapter et de renforcer les aides financières pour garantir l’existence, à La Réunion, de plusieurs journaux d’information et assurer ainsi cet indispensable pluralisme.
Je formule donc le vœux de voir bientôt un nouveau journal paraître pour assurer à nouveau cet équilibre.
Dans l’attente, j’adresse mes vœux sincères de courage à l’ensemble des salariés du groupe JIR dont je tiens à saluer le professionnalisme, ainsi qu’à leurs familles, toutes et tous cruellement frappés par la liquidation de leur outil de travail.